Le satin résulte d’une armure satin où les points de liage sont espacés, générant une face brillante et un envers plus mat. Les variantes courantes incluent satin de soie (19–30 mommes pour les robes fluides, au-delà pour une structure renforcée), satin polyester (90–180 g/m² pour limiter le marquage des coutures) et duchesse (200–300 g/m²) pour un volume architectural. La brillance vient de la réflection spéculaire sur des floats longs et d’une surface micro-lissée. Le comportement au porté dépend de la densité de tissage et du finissage (calandrage, mercerisation sur coton satiné, ou traitements anti-frox). Un satin bien stabilisé réduit l’effet « cling » sur collants et sous-robes.
En modélisme, le satin favorise les drapés biais, les encolures fluides, les coupes sirène et les panneaux godets. Un entoilage léger en organza ou triplure thermocollante garde la ligne sans alourdir. Pour la couture, une aiguille microtex 60–70 minimise le risque d’échelle; un point plus court (2,0–2,2 mm) limite l’effet d’ondulation. Les ourlets roulottés ou invisibles au point main conservent l’aspect lisse. Côté confort, la conductivité thermique reste moyenne; une doublure respirante en cupro ou viscose améliore l’évacuation de l’humidité sous éclairage scénique.
Entretien et maintenance exigent une précaution accrue. La face brillante marque facilement les pressions; un repassage sur envers avec pattemouille et température contrôlée évite le lustrage. Les taches grasses s’incrustent rapidement dans les floats; un traitement ponctuel adapté au liant colorant préserve la teinte. Pour les gammes destinées à la location, un satin polyester de haute ténacité avec finissage anti-accrocs présente une résistance à l’abrasion plus élevée que la soie.
Le velours est un textile à poil obtenu par insertion d’un fil supplémentaire coupé (velours coupé) ou par boucles (éventuellement tondues), créant une surface pile. Les familles pertinentes pour le soir sont le velours de soie, le velours viscose/soie, le velours polyester élasthanne (stretch) et le velours dévoré (burn-out) où des zones transparentes alternent avec le velours. Le grammage oscille entre 180 et 350 g/m² selon l’effet recherché. La direction du poil modifie l’intensité colorielle; « poil vers le haut » donne un ton profond, « poil vers le bas » renforce la brillance directionnelle.
En coupe et montage, l’anti-glisse est déterminant. L’usage de pinces fines, d’un pied double entraînement et d’un surfilage net limite le déplacement différentiel entre dessus et dessous. Les pinces poitrine se convertissent avantageusement en découpes princesse pour éviter les surépaisseurs. Un velours stretch intègre 2–6 % d’élasthanne, ce qui autorise une aisance négative modérée; le patronnage prévoit une stabilisation des encolures au droit-fil pour conserver la netteté. Le velours dévoré s’emploie en sur-robe ou en panneaux pour créer une alternance plein/vide avec un fond en crêpe georgette.
Sur scène, le velours absorbe la lumière et produit une profondeur chromatique recherchée. L’inconvénient majeur tient au marquage des pressions et à l’écrasement du poil lors du repassage. Un fer tenu au-dessus avec vapeur verticale, ou une planche à aiguilles, limite l’empreinte. En entretien, un cycle délicat et un séchage à plat préservent la régularité du velours; les cintres larges évitent les marques d’épaules.
La dentelle s’obtient par entrelacement ou torsion de fils formant des motifs ajourés. Deux grandes technologies dominent : Leavers (machines héritées de Calais-Caudry, rendu haute définition, main souple) et Raschel (tricotage chaîne, productivité élevée, coût contenu). Les fils utilisés incluent polyamide, coton mercerisé, viscose, parfois fil métallisé pour un scintillement discret. Poids typique : 40–120 g/m², très inférieur aux bases pleines, d’où un intérêt structurel pour des superpositions.
En création, la transparence de la dentelle sert le jeu des doublures et des modesties. Une base en crêpe, satin ou tulle illusion stabilise les zones sensibles (empiècements, bustier, manches). La reprise de motif aux coutures exige un placement méticuleux et une largeur de couture réduite (surjet étroit, 3 fils) afin d’aligner les rapports. Les bords festonnés s’intègrent en ourlet pour conserver la richesse du galon. Pour les silhouettes sirène ou fourreau, une dentelle stretch (élasthanne 5–8 %) garantit l’aisance sans compromettre la finesse visuelle.
En exploitation commerciale, la dentelle Leavers s’adresse aux gammes prestige grâce à une finesse de dessin et une main plus noble; la Raschel moderne, bien calibrée, offre un excellent rapport esthétisme/prix pour des volumes. La stabilité coloristique après plusieurs nettoyages à sec dépend de la qualité des teintures et fixations; une carte de coloris maîtrisée réduit les variations de bain.
Pour un gala avec forte mobilité (danse, déplacements prolongés), une base satin stretch ou un velours avec faible élasticité transversale assure confort et tenue, à condition d’intégrer des goussets sous-bras et une fente milieu dos pour l’amplitude. Pour une cérémonie statique, une duchesse donne de la présence et des volumes nets sous projecteurs. Pour un cocktail, la dentelle superposée à un crêpe mat crée un contraste texture/lumière apprécié des objectifs photo.
Le climat et l’environnement comptent. En été ou en salle à température élevée, une face interne à forte capillarité (doublure cupro, viscose) améliore la gestion de l’humidité. En hiver, un velours de grammage supérieur apporte une isolation perceptible et un confort thermique stable. Le satin très lisse accentue les marques sous-vêtements; une sous-robe antistatique ou une doublure légèrement grattée réduit cet effet. La dentelle réclame une base lisse pour éviter les aspérités visibles au flash.
L’accessoirisation guide la matière. Un satin brillant dialogue avec des bijoux mats pour éviter la sur-réverbération, tandis qu’un velours profond accueille des strass taillés pour créer des points d’étincelle. La dentelle gagne à être soulignée par des ceintures fines ou des passepoils satinés qui découpent la silhouette sans surcharge.